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ARTICLES/VEILLE JURIDIQUE

Sanction de la recherche déloyale de preuves

Un arrêt de la Cour de cassation (Chambre criminelle du 07 janvier 2014, pourvoi n° 13-85.246) a annulé pour la première fois la mise sur écoute de locaux de garde à vue où étaient interrogés deux hommes poursuivis pour l’attaque d’une bijouterie, considérant que cela constituait une recherche déloyale de preuves.

La motivation est intéressante :

“Mais attendu qu’en statuant ainsi, alors que la conjugaison des mesures de garde à vue, du placement de MM. Y… et X… dans des cellules contiguës et de la sonorisation des locaux participait d’un stratagème constituant un procédé déloyal de recherche des preuves, lequel a amené M. X… à s’incriminer lui-même au cours de sa garde à vue, la chambre de l’instruction a méconnu les textes susvisés et le principe ci-dessus énoncé. “

1 milliard d’euros saisis par l’AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués) depuis 2011

Depuis sa création, en 2011, l’AGRASC a effectué 45 000 saisies, et suivi plus de 25 000 affaires en deux ans, ce qui témoigne d’une nette augmentation de l’utilisation de cet outil par les magistrats.

Actuellement en discussion au Parlement, le projet de loi sur la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière vise à faciliter les saisies et confiscations de biens et avoirs criminels : confiscation générale du patrimoine des personnes morales en cas de blanchiment, résolution judiciaire des contrats d’assurance-vie, l’extension du champ de la confiscation en valeur, entraide internationale en matière de saisie des avoirs à la demande des autorités étrangères etc.

Source : ministère de la justice

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De nouveaux délais de prescription pour les demandes relatives à l’exécution ou la rupture du contrat de travail, et le paiement des salaires

Nouveaux délais de prescription pour les demandes relatives à l’exécution ou la rupture du contrat de travail

Jusqu’alors, la plupart des actions en justice relatives au contrat de travail devaient être effectuées dans un délai de 5 ans, sous peine de prescription.

La loi de sécurisation de l’emploi réduit ce délai de prescription :

– à 2 ans pour les actions relatives à l’exécution ou à la rupture du contrat de travail ;
– à 3 ans pour les actions relatives au paiement ou à la répétition du salaire.

Ces délais courent à compter du jour où l’intéressé a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant d’exercer une telle action.

Toutefois, dans l’hypothèse où le contrat a été rompu, l’action relative au paiement des salaires peut porter sur les sommes dues au titre des 3 années précédant la rupture.

Cependant, le délai de prescription de 5 ans reste applicable aux actions fondées sur des faits de harcèlement moral ou sexuel ou sur une discrimination, et les actions en réparation d’un dommage corporel subi à l’occasion du travail continuent de se prescrire par 10 ans.

enfin, les délais de prescription plus courts qui existaient déjà restent valables : l’action en contestation d’une rupture conventionnelle homologuée qui se prescrit par 12 mois, la dénonciation par le salarié de son reçu pour solde de tout compte doit être exercée dans un délai de 6 mois.

Article 21, loi n° 2013-504 du 14 juin 2013, JO du 16

INDECT Projet européen de BIG BROTHER pour 2014

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INDECT Projet européen de BIG BROTHER qui verra le jour en 2014, vise a surveiller tout les faits et gestes des internautes européens, et aussi surveiller leur vie quotidienne (mise sous écoute des lignes téléphonique, fichage ADN, mise en place de millions de caméras de vidéo-surveillance).

Son but est de détecter les menaces criminelles de manière automatisée grâce aux flux dedonnées fournis par des caméras de vidéosurveillance.

Les techniques appliquées sont décrites dans les objectifs du projet disponible sur le site web dédié :

http://www.indect-project.eu/

Une pétition en ligne se trouve ici :

http://www.avaaz.org/fr/petition/Contre_le_projet_INDECT/

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Comme on le voit sur la plaquette, les voitures de sports et les manifestants font incontestablement partie des “menaces criminelles” dont on voudrait nous préserver…

PRISM : LA NSA espionne les communications de la terre entière et récupére directement les données auprès des géants du net

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Google, Yahoo!, Microsoft, Apple, AOL et YouTube, se débattent face à des accusations d’espionnage. À la suite de la parution de deux enquêtes simultanées dans le Guardian et le Washington Post , ces sociétés sont soupçonnées d’avoir ouvert leurs serveurs informatiques à la National Security Agency (NSA), l’une des principales agences américaines de renseignements, facilitant la surveillance d’e-mails, de conversations instantanées et de données stockées par des millions d’internautes dans le monde.

Chacune à leur tour, les sociétés concernées ont fermement rejeté ces accusations, et pourtant le programme a été reconnu par le gouvernement américain, et les dates de soumissions des ces compagnies au programme PRISM dévoilées…

L’auteur des révélations est un ancien technicien de la CIA de 29 ans, Edward Snowden, depuis réfugié à l’étranger.

Cette information est à mettre en parallèle avec le scandale révélé un peu plus tôt par le quotidien britannique The Guardian, selon lequel les renseignements américains collectent chaque jour la totalité des données téléphoniques d’un des plus gros opérateurs américains, VERIZON.

«Cela va au-delà d’Orwell», a dénoncé Jameel Jaffer, de la grande ONG American Civil Liberties Union (ACLU), en référence au livre d’anticipation, 1984. «C’est une nouvelle preuve de la façon avec laquelle les droits démocratiques de base sont remisés au second plan, en secret, au profit des agences de renseignement qui n’ont de comptes à rendre à personne», a-t-il indiqué dans un communiqué. (Source : Le Figaro)

Le fait que vous ayez lu cet article est enregistré quelque part…

La réaction européenne à ces révélations est très timide et pour cause, le projet INDECT est en marche !

9 millions de personnes fichées : deuxième contrôle par la CNIL des fichiers d’antécédents

9 millions de personnes fichées : deuxième contrôle par la CNIL des fichiers d’antécédents

Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL et Emmanuel Givry, membre de la commission, ont présenté le rapport du deuxième contrôle par la CNIL des fichiers d’antécédents mené entre fin 2012 et début 2013 (http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/actualite/Rapport_controle_des_fichiers_antecedents_judiciaires_juin_2013.pdf).

En plus du contrôle sur le STIC utilisé par la police nationale (système de traitement des infractions constatées), qui avait déjà fait l’objet d’un contrôle approfondi (2007-2008) et avait donné lieu à un rapport alarmant, ce nouveau contrôle a également porté sur les fichiers JUDEX, utilisé par la gendarmerie nationale (système judiciaire de documentation et d’exploitation), et TAJ (fichier commun à la police et à la gendarmerie). Le contenu du fichier TAJ (traitement d’antécédents judiciaires), anciennement ARIANE, déjà alimenté par les données du STIC et du JUDEX, est appelé à se substituer définitivement à ces deux fichiers début 2014.

4 ans après les premiers contrôles, le rapport de la CNIL fait état d’une quasi-absence de changements de facto,alors même que quelques avancéesde jure, avec la loiLOPPSI 2 (L. n° 2011-267, 14 mars 2011 : JO 15 mars 2011, p. 4582) et techniques, avec le fichier d’interconnexion entre les tribunaux d’instance CASSIOPEE, ont été introduites.

Comme en 2009, les informations déterminantes de la présence du mis en cause dans le fichier STIC ont dû être rectifiées, sur requête d’un magistrat de la CNIL, dans 40 % des fiches consultées, via le service d’accès direct (DAI) de la commission. La CNIL constate également l’omission, voire parfois « la réticence délibérée » de certains procureurs de la République, de mettre à jour les informations figurant dans les fiches d’antécédents. Ainsi, les informations sur les mesures favorables à l’ancien mis en cause (classement sans suite, acquittement, relaxe, non-lieu) sont transmises dans 5 à 10 % des cas seulement au ministère de l’Intérieur, alors même que cette formalité peut aboutir à l’effacement pur et simple de la fiche et que la loiLOPPSI 2a fait passer le nombre de motifs de transmission de 3 à 27.

La seule constatation positive réside dans l’amélioration de la coopération entre la CNIL et les institutions contrôlées (ministère de l’Intérieur, Chancellerie, CNAPS : Conseil national des activités privées de sécurité).

Les conséquences des erreurs persistantes dans les fichiers d’antécédents sont d’autant plus sérieuses qu’environ 9 millions de personnes sont actuellement fichées et que la durée de conservation des données peut atteindre 40 ans pour certaines infractions.

Par ailleurs, les données d’antécédents de la police et de la gendarmerie sont également utilisées dans le cadre des enquêtes administratives,qu’il s’agisse des demande de titres de séjour ou de naturalisation, du recrutement, de l’agrément ou de l’habilitation des fonctionnaires et du personnel de sécurité dans le secteur public comme dans les sociétés privées. Les fiches d’antécédents de plus d’un million de personnes à la recherche d’emploi sont ainsi consultées par les employeurs. Or, les informations erronées contenues dans celles-ci donnent systématiquement lieu aux refus de la part des autorités sollicitées.

Pour tenter de remédier à cette situation, la CNIL a formulé une nouvelle série de recommandations. Ainsi, il conviendrait :

– du côté du pouvoir judiciaire, de « sensibiliser » les procureurs de la République à la nécessité de transmettre au ministère de l’Intérieur les informations concernant les mesures favorables, susceptibles de conduire à l’effacement de la fiche ;

– du côté de l’exécutif, d’imposer aux autorités administratives qui ont recours à ces données dans le cadre de leurs enquêtes de s’assurer des suites judiciaires données à l’antécédent ;

– de mettre à jour les données et de corriger les erreurs ne serait-ce que dans les fiches les plus sensibles (relatives aux mineurs, aux infractions récentes ou de nature criminelles) ;

– de renforcer la confidentialité des données, en définissant des règles strictes de consultation et de transmission de celles-ci ;

– de diminuer drastiquement la durée de consultation et de conservation des données, selon la gravité des faits inscrits dans les fiches.

En conclusion, la CNIL a admis qu’au vu du nombre des erreurs et malgré l’urgent travail de rectification, des dysfonctionnements importants persisteront. Ce pronostic « fataliste » tient à la configuration même du fichier STIC. Le futur paramétrage technique du fichier TAJ et son interconnexion avec la base judiciaire CASSIOPEE, doivent en principe exclure tout risque d’erreur pour l’avenir.

Source :
Sources : CNIL, conf. presse, 13 juin 2013

La nullité de la vente entraîne celle du prêt souscrit par l’acheteur

26/03/13 – La nullité de la vente entraîne celle du prêt souscrit par l’acheteur
Même en dehors du droit de la consommation, la nullité d’une vente immobilière entraîne, pour la 3e chambre civile de la Cour de cassation, la nullité du prêt souscrit en vue de l’achat. Se fondant sur la cause du prêt, les autres chambres retiennent la solution inverse.

Acquittement d’accusés du délit d’évasion en considération des conditions de leur détention

Alors que la Grèce a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour non respect des exigences conventionnelles relatives aux conditions de détention, dans une décision du 2 octobre 2012, le tribunal correctionnel d’Igoumenitsa (grece) a acquitté quinze personnes.

En l’espèce, quinze personnes, placées en détention pour entrée illégale sur le territoire et/ou pour détention ou utilisation de documents falsifiés, jusqu’à ce que la décision d’expulsion soit exécutée, se sont évadées d’un commissariat, après avoir repoussé violemment les gardiens.

Malgré le caractère illicite des actes constituant le délit d’évasion, l’acquittement est prononcé en vertu de l’état de nécessité, dans la perspective d’empêcher des risques liés à la santé, sérieux et inévitables, encourus par les intéressés dans le cadre de leur détention.

Source : Maria Gkegka in Lettre « Actualités Droits-Libertés » du CREDOF, 15 janvier 2013.

Le délai de prescription de crédits immobiliers consentis à un consommateur est de deux ans.

Il est rappelé que l’action des professionnels, pour les biens ou les services qu’ils fournissent aux consommateurs, se prescrit par deux ans. (article L. 137-2 du Code de la consommation.

Dans un arrêt du 28 nov. 2012 (Cass. 1re civ, n° 11-26.508, FS P+B+I X c/ Sté Banque Kolb), la Court de cassation précise que les crédits immobiliers consentis aux consommateurs par des organismes de crédit constituent des services financiers fournis par des professionnels.

Le délai de prescription de crédits immobiliers consentis à un consommateur se prescrit donc par deux ans, et c’est un délai extrêmement court obligeant les banques, et tout professionnel d’ailleurs, à agir sans tarder.

Mots clés : delai prescription credits immobiliers consommateur deux ans